lundi 28 juillet 2014

La découverte de la MLC et son impact sur mon travail.

Depuis mes 26 ans, je vivais avec des douleurs dans les mâchoires et de fortes migraines. On m'avais surnommée "Baume du tigre"!

En 2004, un événement a complètement bouleversé ma vie. J'ai fait une grosse dépression qui m'a obligée à m'arrêter de travailler pendant plusieurs mois et j'ai entamé un travail psychologique intensif sur moi-même. Les douleurs ont augmenté et se sont propagées à ma nuque et mes épaules. J'étais accro aux anti-douleurs et l’ostéopathie ne me soulageait que temporairement. J'ai profité de cet arrêt et du temps qu'il m'offrait pour reprendre toutes mes anciennes photographies argentiques et les retravailler.

Je me suis rendu compte avec effarement qu'il m'était arrivé d'utiliser, de manière totalement inconsciente, le corps de mes amies pour exprimer la souffrance enfermé dans le mien! Pour certaines séances, c'était vraiment flagrant. Ainsi dans Noir lagon, mon amie y apparaissait "griffée" et "touchée" par une main qui avait laissé sa marque noire mais son regard de défi montrait qu'elle avait surmonté cette marque indélébile, en avait même fait une force.



 Dans La lente chute des corps, j'avais poussé chaque mouvement du corps de danseuse de mon amie jusqu'aux limites de ses muscles, jusqu'à la perte d'équilibre. Elle tombait lentement, comme moi, elle montrait un corps qui semblait décharné, en souffrance. C'était fort, dérangeant aussi et magnifique.

 

J'avais sublimé ma douleur, je l'avais rendu belle grâce à la photographie.

En 2007, je découvre la MLC, Méthode de libération des cuirasses, créée par Marie-Lise Labonté. La découverte de cette méthode  psycho-corporelle douce a complètement changé ma vie. D'abord, j'ai découvert l'inconscient et le moyen de communiquer avec lui. J'ai appris que l'inconscient peut s'exprimer de différentes façons et notamment à travers le corps. J'ai compris comment des traumatismes indurés peuvent engendrer des douleurs ou des maladies: les fameuses "cuirasses". La MLC m'a appris à écouter mon corps, à le voir comme un ami. Cette méthode m'a permis d'agir sur mes douleurs de manière respectueuse et autonome. Les séminaires de MLC et les classes suivies chez Anne Lacour depuis lors, m'ont ouvert à l'écoute, au partage, m'ont mis en contact avec d'autres corps blessés qui avaient chacun leur histoire. J'ai vu des personnes se libérer petit à petit, s'ouvrir. Comme moi.

Mon travail en photographie a complètement changé lui aussi. Mon corps se libérait, mes blessures d'enfance étaient guéries, je n'avais plus besoin du corps de l'autre pour me guérir par la photographie. Par contre, je pouvais mettre mon expérience et ma photographie au service de l'autre. L'aider à se voir autrement, à se réconcilier avec son image, son corps, sa féminité.

C'est ainsi que le concept de photographie thérapie est né.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire